A-t-on encore besoin de s'informer

Nous avons tous une responsabilité dans la fatigue informationnelle que nous subissons au quotidien. Et si nous l'acceptions et que nous adoptions une démarche active? Mode d'emploi.

A-t-on encore besoin de s'informer

Nous avons tous une responsabilité dans la fatigue informationnelle que nous subissons au quotidien. Et si nous l'acceptions et que nous adoptions une démarche active? Mode d'emploi.

Les raisons pour ne plus s'informer sont bien connues : perte d'intérêt, découragement, sentiment d'impuissance, voire angoisse. Comme le montre notamment l’analyse de Bruno Patino, dans son opus "S'informer, à quoi bon?" (éd. La Martinière Jeunesse), la réponse des médias réside souvent dans des tentatives de rétablissement de la confiance. Selon l’auteur, la réponse se situe donc "au-delà du message", c’est-à-dire dans la fiabilité de l'information délivrée par les médias.

J’aimerais compléter cette analyse (vous excuserez mon manque d’humilité apparent mais je crois que c’est intéressant tout de même :) par la prise en compte des solutions possibles de “l’autre côté” : celui du lecteur/téléspectateur/internaute… Car nous avons tous une responsabilité dans ce désamour, et l’assumer c’est aussi reconnaître que l’on peut y faire quelque chose. D’autant que cette fatigue informationnelle n'est pas seulement un problème pour les médias, car c’est surtout le public qui subit cette situation.

Quelle est donc notre marge de manoeuvre ? La profusion d’informations nous inonde, mais ce n’est pas une fatalité. Il est possible de reprendre le contrôle et de choisir activement l’information que l’on souhaite recevoir… ou pas. Que nous reste-t-il donc pour agir ?

  1. Ne plus s'informer

Moi-même, j'ai cédé à la tentation de ne plus m’informer. Enfin presque. Je n'ai pas la télé, j'écoute les “émissions de radio” en version podcast au moment où cela me convient (ou avec les applis dont je suis devenue fan). Je ne connais plus ni "la messe du 20h", ni celle du 8h. Je ne m’y sens pas obligée. Et je m’en suis trouvée d’autres 😊

Si j’ai une question, je cherche sur Internet : c’est aussi cela s’informer ! Cela ne passe pas forcément par une écoute quotidienne de l’information. Cela peut être hebdomadaire ou même mensuel… c’est vous qui choisissez !

Je m’informe donc au gré de mes intérêts et envies - certes, j’en ai beaucoup - mais plus forcément de façon régulière et constante.

  1. S'informer mieux

Pourquoi continuer d’allumer la télé si cela ne nous satisfait pas ou si ce n’est pas l’heure du programme réellement souhaité ? Pourquoi écouter les actualités en continu si c’est pour écouter plusieurs fois la même chose (et le reprocher aux médias)? J’ai donc opté pour une démarche active. Pour commencer, vous pouvez lire ce billet de blog, où je partage les bonnes questions à se poser.

Les raisons de s’informer

Pourquoi je ressens toujours le besoin de m’informer ? Voici trois raisons personnelles (n’hésitez pas à m’envoyer les vôtres, je suis très intéressée par cette question !)

  • Pour "vivre mieux" ma parentalité. En tant que maman qui découvre à la fois le tsunami de la maternité et la vie de l'enfance. C'est surtout ici un moyen de comprendre mon monde intérieur. Mon entrée est souvent des mots-clés comme "y-a-t-il une crise des deux ans ?", "5 ans et il ne dort pas dans son lit, c'est normal ?", "y-a-t-il une crise des 7 ans?"... Ou encore "comment lutter contre la colère?", "est-ce que le regret maternel existe?". Et ce, plusieurs fois par semaine. Les premières années, j’écoutais régulièrement les podcasts (La Matrescence, de Clémentine Sarlat, Mères, le podcast des Louves, etc.) car la question était brûlante et tout m’intéressait !
  • Pour des raisons professionnelles. Le métier de journaliste est donc un moyen de nourrir ma curiosité. J'ai la chance d'avoir un métier qui exige de rechercher des réponses à des sujets variés (certes, surtout liés aux technologies de l'information ces dernières années). J'ai besoin de suivre l'actualité mais j’avoue que je fais tellement de recherches que je ne suis pas l’actualité quotidiennement. Pour cela, je consulte un outil de veille (Inoreader, pour ne pas le citer 😄 ) que j'alimente de médias, rubriques et mots-clés spécifiques afin de recevoir une information ciblée. Cela me permet aussi de ne rien louper sans être obligée de le consulter tous les jours. J'y accède via l'ordinateur ou le mobile.
  • Pour rester ancrée à mon environnement, international et national. Plusieurs fois par semaine, je consulte des podcasts comme Géopolitique et Le journal de 8h, sur France Inter. Cela me permet d'être connectée au monde. Wait. Connectée... vraiment ? Pas tant que ca finalement. Connectée peut-être, mais en communion, sûrement pas. Cela se termine souvent avec une émotion de colère, de frustration... bref, de jugement. Mais là encore, ce n’est pas une fatalité. J’ai découvert une newsletter il y a quelques mois qui s’appelle Les épopées minuscules, du média L’intimiste et force est de constater qu’à sa lecture, je me réconcilie avec l’humanité. Mais sans rechercher... je ne l'aurais jamais trouvé !

Car c'est aussi ce bien-être que l’on peut (re)trouver. N'abandonnez pas votre recherche tant que vous n'avez pas trouvé le média qui vous fera vibrer ! Et vous, pourquoi et comment vous informez-vous ? Quel média vous relie au monde ou nourrit vos aspirations ? Vous pouvez me l’écrire en me contactant via le moyen de votre choix, par ici.